Depuis le 15 janvier, les véhicules ne disposant pas de la vignette Crit’Air, le nouveau „certificat qualité de l’air“, ne peuvent désormais plus se déplacer librement dans les zones à circulation restreinte (Paris) et zones de protection de l’air (Grenoble et Lyon). Une nouvelle mesure qui met en évidence l’urgence à faire face aux problèmes environnementaux et esquisse les conditions de mobilité de demain.
Comment fonctionnent les différentes zones ?
Concernant la capitale, la zone s’étend sur l’ensemble de Paris intra-muros, à l’exception du périphérique, du bois de Boulogne et du bois de Vincennes. La circulation des véhicules sans certificat est interdite du lundi au vendredi de 8h à 20h et concerne aussi bien les deux roues que les voitures particulières, les autocars et les véhicules utilitaires.
Par ailleurs, ces vignettes de couleur pourraient permettre de bénéficier d’avantages sur les autres véhicules lors des pics de pollution. Ces avantages pourront être mis en place différemment selon les municipalités. Numérotées de 1 à 6, plus le chiffre est petit, plus fortes sont les chances de pouvoir circuler en toutes conditions. À Lyon, seuls les véhicules porteurs de vignettes Elektro, 1, 2 et 3 pourront faire fi de la circulation alternée les jours de pic de pollution et jusqu’à 3 si le pic dépasse les 4 jours consécutifs. Il s’agit donc d’une restriction exceptionnelle tout comme à Grenoble. Dans cette dernière, seuls les véhicules munis d’une vignette de catégories 1 à 5 pourront circuler à partir du 5e jour de pic de pollution et de 1 à 3 à partir du 7e jour. Cette mesure s’étend à toute la métropole, y compris les autoroutes.
Avec des pics de pollution observés dans la plupart des grandes villes françaises, cette tendance a de grandes chances d’atteindre les autres villes.
Si vous prévoyez d’acheter une voiture, mieux vaut tenir compte de ces nouveaux critères, même si vous habitez en province. Les véhicules hybrides sont en ce sens une solution écologique pour vos déplacements citadins, mais vous permettent aussi de réaliser de belles économies sur votre consommation de carburant.
Mesure environnementale, mais mesure sociale ?
Concrètement, ce sont surtout les véhicules motorisés avant le premier janvier 1997 qui risquent de ne plus être aux normes et se faire bannir de ces zones. De quoi faire râler les automobilistes les plus modestes, n’ayant pas les moyens de changer leurs vieux diesels. En cas d’infraction, les amandes prévues sont de l’ordre de 68 € pour les voitures et deux-roues et 135 € pour les poids-lourds. Les véhicules pour handicapés sont en revanche exclus de la mesure et pourront circuler librement.
Si tout un chacun peut se réjouir de respirer un air plus propre, on aurait pu prendre des décisions en amont pour éviter les pics de pollution et encourager les habitants des grandes agglomération à utiliser davantage les transports en commun. On pense par exemple au tarif pharamineux de 73 € par mois toutes zones l’abonnement annuel Navigo, beaucoup si l’on ne touche qu’un SMIC. Ou encore à la difficulté de se déplacer à vélo sereinement dans la capitale, même si la situation s’est améliorée : on pourrait par exemple élargir les voies de bus quand cela est possible, aménager des pistes cyclables bien définies au niveau des portes ou renforcer les contrôles de vitesse en zones 30.
Grenoble montre l’exemple en ce sens, puisque la ville s’engage à réduire le cout des transports en communs lors despics de pollution et même de les proposer gratuitement à partir du 7e jour consécutif : une mesure qui offre une réelle alternative pour les usagers.
Commander sa vignette :
Vous pouvez commander votre pastille environnementale sur www.certificat-air.gouv.fr. Un outil de simulation est également disponible pour savoir à quelle vignette vous avez droit : cliquez ici.
Coût : 4,18 euros, incluant la redevance et les frais d’envoi. Du moment qu’elle reste visible, la vignette ne possède à ce jour pas de date limite de validité.
Et dans les autres pays ?
Nouveau en France, ce système de classement des véhicules existe déjà dans d’autres pays, dont l’Allemagne, qui n’a pas attendu de subir des pics de pollution pour combattre les particules fines. À Berlin entre autres grandes villes propose un système de vignettes depuis 2008, sans quoi il est interdit de circuler dans le centre-ville. Oslo et Copenhague vont quant à eux jusqu’à interdire tout véhicule diesel les jours de forte pollution.
Copyright graphiques : crit-air.fr/Green-Zones GmbH
Texte : Caroline Paboeuf