Camille Varillon: À chaque 2cv, son propriétaire !

La deux-chevaux, un art de vivre !

Étant donné que je suis française, certain diront que c’est un véritable cliché pour moi d’aimer les 2cv… Mais tant pis ! Il est vrai que j’ai toujours adoré les vieilles voitures : petite, mon plus grand rêve était de parcourir le monde au volant d’un Combi Split Samba, ou d’une petite Coccinelle Volkswagen ! Mais chut, cela ferait grincer des dents les plus puristes des amateurs de la fameuses « deux pattes ».

2CV

Alors vous vous demandez peut-être comment j’en suis arrivé à attraper moi aussi le virus de la 2cv ? Eh bien, c’est en 2008, suite à la 16ème Rencontre Nationale des 2cv clubs de France que tout a commencé ! Cette année-là, l’événement a eu lieu à Dunkerque, ma ville natale, et pendant 4 jours, il y avait des 2cv multicolores partout, dans toute la ville. Mon père, qui a toujours été fan de ce véhicule, était surexcité et m’a entrainé avec lui sur le site de la rencontre. Là, j’ai commencé à découvrir un monde à part, rempli de gens super sympa et parfois un peu fou. Bricoleur ou artiste, jeune ou moins jeune, baba cool barbus et bedonnant, ou bourgeois plus réservés, la 2cv a le pouvoir de rassembler le mélange le plus improbable de personnes et c’est en ça, à mon avis qu’elle est bien plus qu’une simple voiture et que beaucoup la considèrent comme un véritable art de vivre !

Rien n’est impossible avec une 2cv

Il est d’ailleurs difficile en France de rencontrer quelqu’un qui n’ait pas eu, à un moment donné, une deuche dans sa famille ! Que ce soit la camionnette de l’arrière-grand-père qui prend la poussière dans la grange de la maison familiale et dans laquelle on le laissait jouer quand il était petit, l’Azam de son oncle farfelu qui lui a appris à conduire avant ses 18 ans, ou l’Ami 6 avec laquelle sa mère a passé le permis… Depuis les premiers prototypes de TPV créés en 1937, la deux-chevaux a véritablement conquis le cœur des Français et de très nombreux autres amateurs de véhicules anciens à travers le monde, puisqu’il existe aujourd’hui des 2cv clubs un peu partout en Europe, que l’on peut même retrouver cette petite voiture aux USA ou au Japon, et que, enfin, de nombreux raids et rallyes (dont l’un des plus célèbre est le Paris-Persépolis-Paris de 1971) sont encore organisés aujourd’hui sur tous les continents. Malgré l’arrêt définitif de sa production en 1990, il m’est d’ailleurs impossible d’imaginer le jour où cette voiture mythique cessera d’exister !

À Chaque deuche, son propriétaire

Impossible est, de fait, un mot que la 2cv ne semble pas connaitre ! Si certains dorlotent leur voiture, l’astiquent avant de la sortir et la transportent sur un plateau plutôt que de la conduire, mes préférées sont celles qui ont une véritable histoire à raconter ! C’est même incroyable, tout ce que l’on peut faire avec une 2cv : certains parcourent le monde entier et la transforment en bateau le temps de traverser un fleuve, d’autres participent à des compétitions de 2cv cross, et d’autres encore, récupèrent des carcasses abimées, les réparent, et s’en servent de base pour réinventer de tous nouveaux véhicules conceptuels et délirants, conçus avec un maximum de pièces de deuche. Mais peu importe l’utilisation que l’on en fait, la façon dont on choisit de la peindre, ou l’état dans lequel elle est conservée, s’il y a bien une chose que j’ai pu constater lors des diverses rencontres nationales et internationales auxquelles j’ai participé ces 5 dernières années, c’est que bien souvent, comme un chien ressemble à son maitre, la deudeuche est généralement à l’image de son propriétaire…